Contexte

La Loi EGAlim (2018) a marqué la première étape vers une restructuration des systèmes alimentaires actuels, afin d’améliorer l’accessibilité à une alimentation durable, qualitative, respectueuse de l’environnement et du monde agricole, pour la population française. Cette législation s’inscrit dans une dynamique de préoccupations des Français pour le contenu de leur assiette, ainsi que dans les grands défis du siècle concernant l’impact de l’alimentation sur les écosystèmes naturels. La crise COVID a mis l’accent sur les fragilités de notre système d’approvisionnement ainsi que les difficultés de satisfaire les besoins alimentaires notamment des publics les plus précaires. Le Ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté Alimentaire avec le volet « Jardins partagés et agriculture urbaine » du Plan de Relance a mis à disposition de moyens financiers importants pour un déploiement des jardins partagés ou collectifs, tout en soulignant l’importance de garantir un ancrage territorial de ces projets. Au-delà de ces dispositifs nationaux, il y a également un engouement à l’échelle locale pour le développement de ces initiatives à travers le lancement des Appels à manifestation d’intérêt ou Appels à projet (ex. Parisculteurs,….).

La Ville de Gennevilliers souhaite marquer sa nouvelle mandature 2020-2026 par la définition d’une stratégie alimentation durable, englobant quatre axes stratégiques : justice alimentaire sociale/santé alimentaire ; préservation de l’environnement ; sensibilisation aux enjeux alimentaires ; maintien et développement de l’agriculture française dont francilienne. La Ville soutient plusieurs projets d’agricultures urbaines notamment des jardins collectifs et une micro-ferme urbaine (l’Agrocité), et vise à développer une exploitation agricole de proximité : cependant elle ne dispose pas de foncier agricole. Cette exploitation agricole de 5 à 10 hectares permettra de contribuer à alimenter les Gennevillois avec des productions locales de qualité et respectueuses de l’environnement, mais elle sera également un lieu de sensibilisation de la fourche à la fourchette, ainsi qu’au monde agricole et à ses métiers.

Dans ce contexte, la Ville souhaite réfléchir à la restructuration de son système alimentaire en activant une démarche de co-construction avec plusieurs partenaires institutionnels (ex. EPT Boucle Nord de Seine), associations (ex. VRAC, ANEGJ, Biocycle, Cantines Responsables, AMAPS Consomm’acteurs de Gennevilliers, La Gennevilloise, Apes, Vergers Urbains), et d’autres structures (ex. Syrec –Syndicat de restauration collective, Foodles).

Dans ce processus la Ville souhaite ainsi se faire accompagner dans la réalisation de son diagnostic alimentaire territorial dans le cadre de son Projet Alimentaire Territorial (PAT). Un des acteurs qui participe à ce processus de définition du PAT est le bureau de recherche sous contrat Exp’au.

Exp’AU — bureau d’Expertise en agricultures urbaines — a été créé en 2015 par l’équipe de recherche « Agricultures urbaines » (INRAE/AgroParisTech, UMR SADAPT) pour répondre aux nombreuses demandes d’accompagnement émanant de collectivités territoriales ou d’autres acteurs privés (promoteurs, entreprises). En sept ans, Exp’AU a accompagné plus d’une vingtaine de communes de taille et localisation géographique différentes, dont la moitié en Île-de-France, ainsi que des promoteurs, des aménageurs et des bailleurs sociaux. Cet accompagnement, qui prend la forme contractuelle d’une mission de prestation intellectuelle, est assuré par des consultants chargés de mission, issus de formations en agronomie ou sciences humaines et sociales. Ils bénéficient du soutien scientifique et méthodologique des chercheurs associés.

Exp’AU fonctionne sous l’égide d’AgroParisTech Innovation, association en charge de la valorisation scientifique d’AgroParistech, sous la direction scientifique de Christine Aubry, agronome et fondatrice de l’équipe « Agricultures urbaines » de l’UMR SADAPT INRAE/AgroParisTech.

Objectifs du stage

Le.la stagiaire aura pour mission de participer à la réalisation d’un diagnostic alimentaire à l’échelle des QPV de la Ville de Gennevilliers. Il s’agira de caractériser l’état actuel de l’offre et les freins, et les leviers pour favoriser une démocratisation de l’accès à une alimentation de qualité. Un deuxième objectif du stage consistera dans la proposition des préconisations pour améliorer cette accessibilité notamment pour les publics en difficultés économiques et en précarité alimentaire.

Sous la responsabilité de la coordinatrice du bureau de recherche Exp’AU et de la cheffe de projet alimentation durable de la Ville de Gennevilliers, le.la stagiaire assurera les missions suivantes :

• Mettre à jour l’état des lieux des dispositifs d’offre alimentaire dans les quartiers prioritaires de la Ville de Gennevilliers ;
• Recueillir l’expérience et la parole des personnes en situation de précarité alimentaire, pour identifier les freins à une meilleure accessibilité à des produits alimentaires de qualité, notamment fruits et légumes frais. Et appréhender comment l’alimentation de qualité est perçue et définie par les habitant.e.s ;
• Entretiens auprès des acteurs du système alimentaire de la Ville installé dans les QPV ainsi que des associations et des acteurs institutionnels pour identifier les leviers pour favoriser l’accès à une alimentation de qualité ;
• Analyser les données ;
• Mobiliser les partenaires et les publics cibles, co-organiser et co-animer les rencontres, afin de pouvoir esquisser des préconisations pour améliorer l’offre alimentaire au sein de QPV.

Démarche envisagée :

• Recherches bibliographiques et documentaires sur l’accessibilité à une alimentation de qualité et sur la précarité alimentaire,
• Analyse documentaire sur les PAT et les documents (alimentation, économie solidaire, ….)
• produits par ou pour la Ville de Gennevilliers,
• Appréhension des méthodes d’enquête et construction d’un questionnaire à administrer auprès des habitant.e.s des QPV de la Ville de Gennevilliers, ainsi qu’auprès des parties prenantes du système alimentaire local,
• Analyse des données et mise en forme des résultats,
• Rédaction du rapport de stage.

Livrables attendus :

• Rapport de stage
• Fiche de synthèse (4 pages)
• Présentation des travaux dans le cadre des ateliers du PAT

Profil recherché

Formation : niveau Bac +5 (master en agriculture urbaine, alimentation durable, géographie, aménagement du territoire, développement local ou développement durable, sciences politiques, sciences de l’environnement).

Savoirs : connaissances de base en matière de systèmes alimentaires territoriaux et d’accessibilité alimentaire, connaissance du fonctionnement des collectivités territoriales et autres systèmes d’acteurs (privés et publics) en lien avec la lutte à la précarité alimentaire.

Savoir-faire : qualités rédactionnelles, d’analyse et de synthèse, rigueur méthodologique, techniques d’enquête.

Savoir-être : aisance relationnelle et bonne capacité à communiquer avec tous les publics notamment avec des publics en précarité, esprit d’initiative et autonomie.

Informations

• Stage de 6 mois, à débuter entre février et mars 2023
• Indemnités de stage selon la législation en vigueur
• Stage basé à Gennevilliers (Metro Les Agnettes) et Saclay (AgroParisTech)
• Convention de stage obligatoire

Modalités de candidature

CV et lettre de motivation à envoyer par voie électronique, avant le mercredi 07/12/ 2022, à :

Giulia Giacchè – Coordinatrice du bureau de recherche Exp’AU / AgroParisTech Innovation, giulia.giacche@agroparistech.fr , et

Caroline Casas – Cheffe de projet alimentation durable, caroline.casas@ville-gennevilliers.fr

Un retour sur les candidatures sera réalisé le vendredi 9 et les entretiens avec les candidat·es seront programmés (en présentiel à Gennevilliers ou hybride) en fonction des disponibilités les 14 et 15 décembre 2022 après-midi.